A Bruxelles, quand on est usager de drogue, proche ou travailleur de première ligne et que l’on cherche de l’aide, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Si le réseau d’aide et de soin est riche à Bruxelles, il peut paraitre complexe et désorganisé. La faute en partie à la fameuse « lasagne institutionnelle ».
Pas facile donc de trouver le bon service, la bonne solution qui correspond à nos besoins.
Pour aider patient, proche ou travailleurs de première ligne, la Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale (PBSM), en association avec la FEDA, vient de publier une affiche « panorama » permettant, en une image, de répertorier l’ensemble des ressources disponibles à Bruxelles.
L’affiche est divisée en 5 parties:
La prévention, la réduction des risques et la promotion de la santé
Cette section regroupe l’ensemble des services actifs dans la prévention, notamment auprès des jeunes, dans les écoles, par le biais de journal d’information, de formations, ou encore permanences téléphoniques.
Pour les usagers de drogues actifs, plusieurs services de réduction des risques existent, leur permettant d’accéder à des informations sur la consommation, du matériel stérile, du « testing » de produit et du dépistage de maladies infectieuses. Actuellement, une salle de consommation à moindre risque existe à Bruxelles (Gate), dans le quartier Lemonnier. Une deuxième ouvrira le jour en 2025 près de Ribaucourt.
L’offre ambulatoire
Il existe de nombreux services ambulatoires à Bruxelles. Certains sont des services ambulatoire à bas-seuil d’accès, comme le Projet Lama ou la MASS de Bruxelles. Ces services médico-psycho-sociaux offrent un suivi pluridisciplinaire pour tout usager de drogue ou de médicaments détournés qui en ferait la demande. Ils prescrivent des traitements de substitution, organisent du dépistage, proposent des suivis psychologiques un accompagnement social ainsi que tout une série de services d’accueil et communautaires.
D’autres services psycho-sociaux existent également, comme Dune ou Transit. L’équipe Artha, qui fait partie du Projet Lama, accompagne des personnes en situation de migration et souffrant d’addiction dans le circuit de soin bruxellois.
Il existe toute une série de services plus spécifiques, comme Babel qui offre des suivis pour des personnes souffrant de problème de santé mentale et d’addiction, la Cannabis Clinic (CHU Brugmann) qui – comme son nom l’indique – propose une approche spécifique autour du cannabis, le Résad qui organise une réseau pluridisciplinaire de soutien autour des addictions, notamment auprès de médecins généralistes et de maisons médicales.
Le Pélican propose des accompagnements psycho-sociaux pour consommateurs mais également pour leurs proches. Cela peut donc être une ressource précieuses lorsqu’on est parent ou ami d’un usager et qu’on a besoin d’aide.
Certains publics présentent plus de difficultés à trouver leurs places au sein de structures ambulatoires. C’est le cas des femmes, qui pourraient se sentir en insécurité dans des espaces majoritairement fréquentés par des hommes. Pour elles, des espaces ou des moments entièrement dédiés à un public féminin ont vu le jour ces dernières années, comme à Dune, Transit, la MASS de Bruxelles ou encore DoucheFlux.
Plusieurs services d’aide aux justiciables consommateurs existent, comme Capiti, I.care, ou l’ambulatoire de Forest.
Enfin, Bruxelles est dotée de nombreuses équipes mobiles spécifiques pour le public usager de drogues. Il y a Transit Rue, COVER, Artha, SubLINK, … et bientôt AddUP (spécialisé dans le double diagnostic: santé mentale et addiction).
L’offre résidentielle
Les dispositifs résidentiels sont divisés en plusieurs services suivant la durée d’hébergement.
Pour des personnes usagères de drogues en situation sans-abrisme, il est possible de faire appel au centre de crise de Transit (rue Stephenson), qui offre une solution d’hébergement rapide et de courte durée.
Pour un séjour résidentiel thérapeutique de crise, Enaden Crise propose des séjours de courte période. Il est possible de réaliser certains sevrages, des stabilisations de traitement et de travailler à un projet thérapeutique.
Enaden propose également des séjours de plus longue durée, nommé paradoxalement « court séjour ». Ici, les patients ont la possibilité de séjourner 3 mois, avec accompagnement médico-psycho-social.
Des séjours thérapeutiques plus longs sont également possible à Bruxelles, comme à la communauté thérapeutique du CATS (post-cure), ou à la Pièce (spécialisé dans le double diagnostic).
Pour des personnes en situation de sans-abrisme qui souhaitent des solutions de logement, notamment après un parcours en séjour résidentiel, il existe l’équipe Hestia (Projet Lama) ou les appartement (phase 4) de Transit. A noter qu’il existe à Bruxelles des dispositifs « Housing First » (Diogène, SMES, Infirmiers de Rue) qui proposent un accès direct et inconditionnel au logement, prioritairement pour des personnes présentant des problèmes de santé mentale et/ou d’addictions.
Les personnes qui sont à la recherche d’une prise en charge et des activités en journée peuvent s’adresser à des centres de jour, comme à Enaden, l’Orée, à Fond Roy, ou dans plusieurs hôpitaux bruxellois.
L’hôpital
Si l’affiche de la PBSM fait une distinction entre l’hôpital et le reste des services existant à Bruxelles, il s’agit moins d’une réelle différence de services que d’une différence dans l’échelle de financement. En effet, la plupart des services à Bruxellois sont « régionalisés », alors que l’hôpital reste une compétence fédérale.
Plusieurs hôpitaux proposent par exemple des consultations ambulatoires spécialisées comme au CHU Brugmann ou à la clinique St Michel. Il s’agit souvent de consultations psychiatriques ou psychologiques.
Il existent des unités d’hospitalisations spécialisées en addictologie au CHU Brugmann. L’unité 72 propose une prise en charge spécialisée « alcool ». L’unité 73 est spécialisée dans les addictions aux drogues.
A La Ramée existe également un centre des addictions, avec une offre de soin ambulatoire et hospitalière spécialisée.
Enfin, de nombreuses unités de psychiatrie dans des hôpitaux généraux ou psychiatriques proposent des prises en charge en addictologie dans des unités « générales ». Ce ne sont donc pas des unités spécialisées, mais certains lits peuvent être occupés par des personnes souhaitant réaliser un sevrage hospitalier, une stabilisation de traitement, ou prendre en charge un double diagnostic (Sanatia, CHIREC site Sainte-Anne Saint-Rémi, St Michel, St Jean, etc).
Entraide et solidarité
Il vous reste des questions, vous avez besoin d’en parler à quelqu’un? Aucun problème, de nombreux services peuvent vous aider par téléphone.
Infordrogue & addiction dispose d’une permanence téléphonique: 02/227.52.52
La Plateforme Bruxelloise pour la Santé Mentale (PBSM) a également mis en place un numéro vert, pour toute question relevant de la santé mentale (et donc aussi des addictions): 0800/1234 1
Vous souhaitez obtenir cette affiche au format A1? Contactez directement la PBSM par mail (info@platformbxl.brussels) ou par téléphone (02/289.09.60)